mercredi 28 janvier 2009

Midi Madagascar 29/01/09

A LA UNE (29/01/09)

Marc Ravalomanana. Visite inopinée du chef de l'Etat hier dans les locaux – ou ce qu'il en reste – des locaux de la RNM et de la TVM.
Mandat d’arrêt contre Roland Ratsiraka et Dolin Rasolosoa

Commanditaires. « On doit immédiatement arrêter Roland Ratsiraka et Dolin Rasolosoa, afin d’éviter que le pays ne sombre dans le chaos ». Le Président de la République, Marc Ravalomanana, l’a déclaré hier lors de la visite des locaux ravagés par le feu de la RNM et de la TVM, à Anosy. « Ces deux personnalités sont les principaux commanditaires des actes de vandalisme et de pillage, a-t-il fait savoir. D’après le Président de la République, c’est le ministre français des Affaires Etrangères, Bernard Kouchner, qui le lui a fait savoir lors d'un entretien au téléphone. Et d’ajouter même que « la France est prête à nous prêter main forte dans l'arrestation de ces deux hommes». La ministre de la Justice, Bakolalao Ramanandraibe, a immédiatement reçu l’ordre de décerner un mandat d’arrêt à leur encontre. . Réhabilitation. Lors de cette visite, le couple présidentiel a pu constater l'ampleur des dégâts tout en encourageant le personnel de la RNM et de la TVM. A l’occasion, ordre a été donné aux membres du gouvernement de réhabiliter les bâtiments de la chaîne nationale dans les plus brefs délais. L’Emmo Reg a également reçu l’ordre de travailler avec tout le monde, y compris avec le maire de la capitale. En ce qui concerne l’absence des forces de l’ordre lors de émeutes de lundi dernier, le Président Ravalomanana a expliqué qu’il leur a ordonné de ne pas intervenir « par stratégie » et afin d’éviter les affrontements. « Mieux vaut des dégâts matériels que des pertes en vies humaines », a-t-il déclaré. Dialogue. Lors de cette visite, le couple présidentiel était accompagné des membres du gouvernement conduits par le Premier ministre Charles Rabemananjara. Et composés entre autres de Marcel Ranjeva, Haja Nirina Razafinjatovo, Bruno Andriatavison, Roland Randriamampionona, Cécile Manorohanta, Bakolalao Ramanandraibe, Stangeline Ralambomanana. Etaient aussi présents, le président du Sénat Yvan Randriasandratriniony et son homologue de l'Assemblée nationale, Jacques Sylla, le chef de l’EMMO REG, le général Faly Rabetrano. En ce qui concerne sa rencontre ratée avec le maire de la capitale, le locataire d'Iavoloha a fait savoir qu’il n’est plus prêt à dialoguer. « Quand c'est manqué, c’est manqué », a-t-il laissé entendre. Avant d’ajouter que « désormais, la priorité du gouvernement sera de rétablir l’ordre et d’arrêter les fauteurs des troubles ». Après Anosy, le Président de la République s’est rendu sur le site de MAGRO à Tanjombato.
Davis R

Cahier Politique




« Didier Ratsiraka n'est pas mort »
Les rumeurs ont circulé avec insistance hier que Didier Ratsiraka était mort et que Pierrot Rajaonarivelo avait débarqué à Toamasina. Ce qui a été démenti aussi bien par les proches du locataire de la Villa Madrid à Neuilly que par l'épouse de l'ancien vice-Premier ministre. « L'Amiral se porte bien », atteste un exilé qu'on a pu contacter au téléphone à Paris. Tout en s'interrogeant sur le pourquoi de cette rumeur. Renée Rajaonarivelo qui se trouve, elle, au pays, se pose également des questions sur les objectifs de ceux qui véhiculent les rumeurs de l'arrivée de son époux à Toamasina.
Situation confuse
« S'il compte effectivement rentrer au pays, il l'aurait annoncé comme en 2001 où il voulait être candidat à l'élection présidentielle », fait-elle remarquer. En tout cas, ajoute-t-elle, « son retour est inimaginable dans la situation actuelle qui est par trop confuse. Et qui change au fil des heures. On ne sait plus qui fait quoi et qui est avec ou contre qui ». Elle, c'est évidemment Renée Rajaonarivelo qui a reçu confirmation auprès de son mari en exil, que « Deba n'est pas mort ».
Propos recueillis par R. O

Cahier Politique




Résolution de la crise. Le corps diplomatique ne perd pas espoir malgré l'échec de la première tentative de rapprochement boudée par Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina.
Le corps diplomatique réaffirme son appel
« Miala nenina ». 8 ambassadeurs en fonction à Madagascar dont celui du Vatican, des Etats-Unis, d'Allemagne, du Japon, de l'Inde, de l'Afrique du Sud, de l'Union Européenne et des Nations Unies ainsi que la Chargée d'Affaires de l'ambassade de France Mme Marie-Claire Gérardin, se sont retrouvés pour la énième fois hier, à la résidence du Nonce apostolique à Ivandry. Ils ont réitéré leur engagement dans la recherche de la « solution à la crise actuelle ». « Nous ne perdons pas espoir . Nous faisons le « miala nenina »», a souligné SEM. Niel Marquardt, l'ambassadeur des Etats-Unis, après l'échec de la première tentative de rapprochement boudée par le président Marc Ravalomanana et le maire Andry Rajoelina. Dans un communiqué lu à la presse hier par le Nonce apostolique Augustine Kassuja, ces diplomates regrettent la poursuite de la crise, l'absence de dialogue apparent, les lourdes pertes en vies humaines et les destructions de biens et d'infrastructures « qui font progresser le développement. »No comment. Interrogée sur la déclaration faite hier à Anosy par le président Marc Ravalomanana selon laquelle la France contribuera à l'arrestation de Roland Ratsiraka, accusé publiquement d'être l'instigateur des pillages dans toute l'île, la chargée d'Affaires de l'ambassade de France à Madagascar Marie-Claire Gérardin de répondre: « Je n'ai aucune information et commentaire à faire là-dessus. » Elle a cependant affirmé que le ministre des Affaires Etrangères français Bernard Kouchner s'est entretenu plusieurs fois avec le président Marc Ravalomanana. « Il a exprimé au président malgache la disponibilité de la France à apporter son aide pour la reconstruction de Madagascar. », a confirmé Mme Marie-Claire Gérardin avant de mettre les points sur les « i »: « La France n'est ni pour l'un ni pour l'autre camp. » Revenant au SEM Niel. Marquardt, il a tenu à préciser hier que la solution à la situation actuelle se trouve dans le camp malgache. Après l'échec de la première tentative de rapprochement menée par ces diplomates qui se déclarent très préoccupés par la crise politique qui menace le pays, c'est le « samy maka ho azy » entre Marc Ravalomanana et son rival Andry Rajoelina.
RAJAOFERA Eugène

Economie




Crise politique
Les opérateurs demandent le soutien de l'Etat
Lâchés par les assureurs, les opérateurs économiques victimes d'un acte de vandalisme et de pillage dans la Capitale demandent à ce que l'Etat leur vienne en aide. En effet, les dégâts causés par les émeutes ou le mouvement populaires ne sont jamais garantis par les compagnies d'assurances. Pourtant, ces actes de barbarisme ont entraîné une grosse perte estimée à plusieurs milliards d'Ariary, selon les explications des opérateurs détenant des boutiques chez CITIC et Suprême Center. Ce sont des grands centres commerciaux spécialisés en matériels informatiques et électroniques dans la Capitale, servant même de vitrine en matière d'évolution technologique dans le pays mais tout cela est en ruine, raconte une commerçante écœurée, venant visiter ce qui reste de sa boutique.
Vendus à prix bradés
Selon un opérateur en informatique au CITIC à Behoririka, ses pertes sont évaluées à plus de 140 millions d'Ariary, y compris ses stocks dévalisés chez Suprême Center à Ambatomitsangana. Un autre opérateur souligne que ses biens sont difficiles à identifier même si l'on procède à une poursuite judiciaire. En fait, ces victimes ont constaté de visu que les matériels informatiques et électroniques sont mis en vente à prix bradés dans les rues mais tout est rassemblé au moment des vols. Notons que le Président de la République, Marc Ravalomanana, a annoncé hier lors de la visite des locaux de la RNM et de la TVM qu'il n'a pas fait intervenir les forces de l'ordre durant tous ces actes de pillage des grands magasins pour éviter un bain de sang. Les opérateurs économiques victimes dont presque la majorité sont des Nationaux, réclament ainsi une sorte d'indemnisation ou une exonération de taxe face à cette situation pour pouvoir redémarrer leurs activités. Certains d'entre eux demandent également à ce qu'on leur donne une attention particulière étant donné qu'ils ont dû contracter des emprunts auprès des banques. En effet, ils auront des difficultés à rembourser leurs dettes, vu l'état des choses. Le groupement des opérateurs en informatiques victimes dans ces deux centres commerciaux organise ainsi une réunion demain pour discuter du recours auprès de l'Etat.
Navalona R.

Economie




Crise. Les impacts, les destructions massives des biens seront difficiles à gérer.
Risque de récession rapide de l’économie
« L'économie malgache va mieux ». C'est l'un des premiers constats de la Banque Mondiale dans le Country Economic Memorandum. Etabli avant la crise actuelle, ce constat a ravivé l'espoir des observateurs économiques, quant à la possibilité d'un développement rapide pour les prochaines années. Mais les futurs impacts de la destruction massive des biens publics et privés qui a eu lieu ces derniers jours, risquent d'entraîner une récession rapide de l'économie.
Chute de croissance
L'histoire enseigne en effet qu'après une crise, le taux de croissance du pays a toujours dégringolé. En 1992, le pays a connu un taux de croissance négative de -7%. Avant de remonter d'une manière relativement constante pour atteindre les 5% en 2001. Et puis, c'était la crise de 2002 qui a entraîné une nouvelle chute de croissance car en 2003, les blocages et autres méfaits de la crise ont fait retomber la croissance à -12%. Là encore, la réaction des gouvernants était bonne et rapide. Appuyé par la communauté des bailleurs de fonds, le régime Ravalomanana a pu renverser la tendance car la croissance était de nouveau au rendez-vous et avoisinait même les 10% en 2004. « Depuis la résolution de la crise politique survenue en 2002, le taux de croissance économique s'était établi autour de 5% par an, avec le maintien des équilibres budgétaires et extérieurs », confirme d'ailleurs la Banque Mondiale dans son rapport.
Croissance soutenue
En tout cas, cette performance s’était renforcée en 2008 où, malgré la conjoncture économique mondiale assez défavorable et les impacts négatifs des deux cyclones, le taux de croissance était estimé à 7,1%. Et le résultat économique et financier de 2008 fait état d’une croissance soutenue par l’accroissement des investissements, notamment des investissements directs étrangers (IDE) dont le taux était de 36% du PIB. Et cette année 2009, la loi de Finances fait état d’une prévision de taux de croissance de 7,5%, s’expliquant surtout par l’essor du secteur agricole et les activités liées à la construction dans le cadre de la préparation du sommet de l’Union Africaine. Les investissements devaient encore rester le moteur de cette croissance, avec un taux estimé à 33,4% dont 23,2% émanant du secteur privé.
Mauvaise publicité
Justement, cette croissance des investissements risque de ne pas être au rendez-vous, à cause des effets néfastes de la crise politique actuelle. En effet, avec les pillages en série de centaines d’entreprises, partout dans l’île, Madagascar, déjà mal positionné, s’engouffre encore dans la classe des pays à risque pour les investissements. Les investisseurs aussi bien nationaux qu’étrangers ne s’aventureront pas à mettre leurs fonds en jeu dans un pays où la conjoncture politique n’est pas rassurante. Ce, sans compter le fait que les investisseurs victimes des pillages feront aussi une mauvaise publicité de la Grande Ile. Les bailleurs de fonds sont peu enclins à financer un pays en crise. La communauté des bailleurs de fonds qui appelle au respect de la constitution confirme d’ailleurs cette réticence à financer les pays en crise politique. Une situation peu reluisante, en somme, quand on sait que la croissance économique de Madagascar dépend encore largement des capitaux étrangers, c’est-à-dire, de l’apport public des bailleurs de fonds et des investissements privés étrangers. En somme, on peut encore croire tout simplement que malgré la crise, les capitaux étrangers vont encore affluer.
R.Edmond



Cahier Politique




Andry TGV
Tanà ville morte ce jour
13 Mai. Les rues de la capitale en général et la place du 13 mai, en particulier, seront-elles ainsi désertées ? Et ce, après les secousses qui ont frappé la ville, ces derniers temps. Andry TGV a débarqué sur la place du 13 mai, hier, à 12h30. Bien encadré par des membres de la sécurité de la commune urbaine, mais également par des militaires en tenue civile. A peine si on peut l’entrevoir. D’entrée de jeu, le maire de la capitale a confié que d’après les renseignements généraux qu’il a reçus, il ne devrait pas être présent sur la Place du 13 mai. Mais j’ai refusé, a-t-il indiqué. Andry Rajoelina de mentionner également que « Il y a des gens payés par des hommes du pouvoir pour semer des troubles ». Avant d’enchaîner que c’est dans la sérénité que l’on accède au pouvoir. Continuant sur sa lancée, le Premier Magistrat de la ville des Mille a déclaré Tanà ville morte, ce jour. Les rues de la capitale en général et la place du 13 mai seront-elles ainsi désertées ? Et ce, après les « secousses » qui ont frappé la ville, ces derniers temps. Hommage. Le maire Andry Rajoelina a rendu par la suite un vibrant hommage au jeune homme qui a été tué par balles, au niveau de sa tête, lundi dernier. La dépouille mortelle ayant été acheminée sur la place du 13 mai. A propos du décès de ce jeune homme, le maire reste intransigeant. Tout en lançant un ultimatum, « Je pose comme condition au pouvoir qu’au plus tard demain (voir ce jour), il procèdera à l’arrestation de celui qui est responsable de la mort de ce jeune homme ». Par ailleurs, les trois étudiants qui ont été placés sous mandat de dépôt, samedi dernier, et qui ont recouvré leur liberté trois jours plus tard, ont été aussi présentés au public. Rappelons que lors de la descente des manifestants à Anosy, le lundi 26 janvier, Andry TGV a revendiqué la libération de ces trois étudiants. Le lendemain même, son vœu a été exaucé.
Dominique R.

Cahier Politique




Roland Rtsiraka
« Je n’ai rien à voir avec les casses »
L’ancien maire de Tamatave, Roland Ratsiraka, a déclaré qu’il n’a rien à voir avec les casses et les troubles qui commencent à gagner du terrain en ce moment. « Il est vrai que j’ai fait des déplacements dans les provinces ces derniers temps, mais je n’ai fait que rencontrer les leaders de l’opposition dans les Régions », a-t-il expliqué. Avant d’ajouter que « le président de la République essaye de chercher un responsable afin d’améliorer son image devant la population ». « Il veut tout simplement m’arrêter car il sait que je n’aime pas sa manière de gérer les affaires politiques, économiques et sociales du pays », a fait savoir le président national de l’association Toamasina Tonga Saina. A noter que ce neveu de l’Amiral rouge fait l’objet d’un mandat d’arrêt depuis hier. D’après le Président Ravalomanana, il est le premier commanditaire de ces actes de banditismes, avec le DirCab de la Commune urbaine d’Antananarivo, le Gal Dolin Rasolosoa.
Davis R

Plus de Midi




La journée d’hier en photos

C’est une page d’histoire qui est en train de s’écrire actuellement. Les journées se suivent, mais ne se ressemblent pas tout à fait. On aurait voulu que les événements s’accélèrent et qu’une issue rapide soit trouvée. La venue du président à la TVM a apporté son lot de révélations. L’émotion était palpable sur les visages des personnes présentes. Emotion aussi sur la place du 13 Mai où le maire de la ville et ses partisans rendaient hommage au jeune homme mort devant les locaux de MBS. La passion était présente lorsque les revendications qui s’adressaient au pouvoir en place ont été formulées.
-----------------------------------------------

Aucun commentaire: